Pourquoi Arafat ne veut pas d'un Etat palestinien

La réponse semble de plus en plus évidente au fil des premiers ministres réduits à l'état de planton. Le dernier argument contraire consiste à s'accrocher au fait qu'Arafat serait élu. Et alors ? En quoi ce fait doit-il nécessairement signifier la construction d'un pouvoir absolu ? Les élections ne sont pas le tout de la démocratie puisqu'il s'agit d'un système où il existe une séparation des pouvoirs, des libertés individuelles, une transparence financière, etc, il est regrettable de rappeler ce genre de trivialité.

Arafat ne veut pas rendre le pouvoir parce que pour lui aussi les Accords d'Oslo ont été trop loin. Parce que cela signifiait à terme la construction d'un Etat de Droit avec tout ce que cela inclut comme il a été dit plus haut. Il lui fallait donc un prétexte pour rompre. L'Histoire lui en fournit deux: le départ d'Israël du Liban Sud, la visite de Sharon au Mont du Temple. Le Liban lui montrait la voie à suivre: faire céder Israël sans avoir besoin de changer. Faire comme la Syrie et le Hezbollah était donc la marche à suivre pour maintenir au pouvoir une caste seigneuriale qui roule en grosses voitures, possède des comptes en Suisse, sait subtilement détourner l'argent envoyé par la Communauté internationale.

Il lui fallait aussi deux alibis, ce fut tout d'abord l'exigence du retour de tous les "exilés" palestiniens en Israël même, d'avance inacceptable. Et Jacques Chirac l'encouragea dans cette voie (tout en reconnaissant la responsabilité de la France dans les méfaits de Vichy, poudre aux yeux fantastique qui masqua à merveille sa stratégie clientéliste d'attraper le vote "beur").

Puis, en second alibi, Arafat prétexta qu'il ne voulait pas déclencher de "guerre civile", alors que, d'une part, nous savons bien maintenant qu'il n'était pas l'agneau sans défense prétendu puisqu'il contrôle (toujours) 17 services de sécurité! tandis que, d'autre part, il n'y avait pas d'autres moyens de mettre au pas le Hamas et le Djihad puisque ceux-ci voulaient rester indépendants, deux Etats (deux califats en réalité) dans le "futur" Etat, chose impossible à accepter, et cela n'a jamais été le cas dans l'Histoire, sauf en Allemagne à partir de 1933 lorsque Hitler réarma puis investit la Ruhr alors qu'il n'en avait pas le droit selon les accords de Versailles. Faut-il ajouter une trivialité de plus ?

A partir du moment où Arafat refusa d'entrer en guerre contre ceux-là mêmes qui ont au moins le langage de la clarté, à savoir la destruction pure et simple d'Israël, il était de plus en plus clair qu'il préférait revenir à la case départ, celle d'un chef de clan, à l'image de victime pour amadouer l'opinion mondiale et continuer à en toucher les subsides.

Que, dans cette situation, certains en Israël, voulurent en profiter pour taper plutôt sur lui que sur les islamistes, ne réduit en rien le fait qu'Arafat se satisfaisait pleinement de partager le territoire palestinien en zones d'influence puisqu'il ne voulait en aucun cas rendre le pouvoir. C'est devenu limpide maintenant.

Bien sûr il est possible de racler les fonds de tiroir de l'argumentaire démagogique et déblatérer sur les colonies, le "mur" etc, alors que, d'une part, leur disparition ne fera pas apparaître la paix que personne ne veut dans le camp palestinien, (à part le peuple, celui qui ne touche pas l'argent de Bruxelles), mais encouragera à poursuivre la pression comme ce fut le cas pour le Liban Sud (alors qu'en réalité Israël n'avait plus rien à y faire).

D'autre part, il y avait bien d'autres moyens de régler le cas des colonies (5% du territoire) en cherchant par exemple un accord fiscal, le futur Etat palestinien leur octroyant par exemple le statut de principautés comme c'est le cas pour Monaco, Andorre, en France, avec possibilité éventuelle d'une mixité ethnique, du moins à terme.

Il est d'ailleurs presque risible d'observer, du moins avec une pointe d'humour, noir, que lorsqu'une réaction israélienne tente d'enrayer le drame, par exemple le "mur", les artisans de la propagande arafatienne s'empresse de désigner celui-ci comme obstacle "majeur" à la paix sous-entendant que sa destruction la ferait surgir alors que l'Histoire a retenu le contraire, puisque lorsque le mur n'existait pas la paix n'arrivait toujours pas à être là.

Nous nageons dans l'absurdité totale, avec Ubu-Arafat qui montre pourtant son visage de loup aux dents rayant le parquet (du voisin d'en dessous) bien qu'il affiche toujours ses traits fatigués de grand père assoiffé de bisous enfantins, devant les caméras. Nous en sommes là. Et il semble bien que cette clarté loin d'éclairer aveugle ceux qui de toute façon ne veulent pas comprendre. C'est ainsi.Au temps des vaches maigres.

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