Il semble bien, d'une part, que le terme "ostensible" n'est pas opportun et qu'il convient mieux, comme d'aucuns le suggèrent, de s'en tenir à une déclaration simple dans la loi nécessaire : dès leur entrée dans l'établissement scolaire, les élèves sont tenus de se découvrir, ou, s'ils sont dans la cour et qu'il fait froid, de porter uniquement des couvre-chefs prévus à cet effet : casquette, capuche, cagoule. L'idée éventuelle d'un uniforme propre à chaque établissement devra être étudiée.
D'autre part, il est nécessaire d'introduire dans les écoles et au sein des cours d'histoire, d'instruction civique, de philosophie, des exposés portant non seulement sur l'histoire des religions, mais aussi sur leur conflit, par exemple retracer les controverses entre l'Eglise catholique et la 3ème République seraient du plus haut intérêt. Une approche de l'histoire des sciences devra être aussi envisagée pour bien montrer également les conflits qui se sont produits et les débats qui ont été enclenchés et se poursuivent.
Enfin, le MNM proposera une réflexion d'ensemble sur le fait de repenser l'enseignement des sciences, en leur donnant une plus grande contextualité épistémologique et philosophique, en redimensionnant les problématiques et les questions qu'elles soulèvent, sans avoir peur de se confronter aux tendances qui nient l'Histoire, en particulier celle de la Vie. De même, il est clair que lorsque l'on aborde par exemple la sexualité et que toutes les pratiques soient vues sur un mode strictement "technique", cette approche, par son relativisme même, introduit implicitement une conception apriori qu'il s'agit d'expliciter, de confronter à d'autres explications plus intégratives.
D'ailleurs, le désintérêt actuel pour les sciences ne viendrait-il pas du fait que son enseignement est d'une part trop éloigné de son application, et, d'autre part, trop coupé d'une dimension réflexive qui saurait replacer les questions scientifiques dans leur environnement méthodologique et historique ?
C'est une approche que le MNM ne manquera pas d'encourager. Car il s'agit de montrer qu'en réalité le raidissement actuel de certains provient également du fait qu'un ensemble donné de questions introduites par l'évolution des moeurs et des techniques médiatiques bouleverse la vision que l'on a de soi et d'autrui. Or, ce bouleversement ne trouve pas suffisamment de réponses autres qu'intéressées.
C'est le rôle de l'école, mais aussi de la Puissance Publique, d'instruire (et non d'éduquer) sur ce point. Quitte à suppléer le manque que ressentent certaines familles en favorisant des aides particulières. Mais ceci réclameraient une double réforme : celle de l'école et celle de la Santé Publique, ce que nous aborderons (à nouveau) prochainement.