La propagande pro Hamas en France

Dans son article intitulé " Le Hamas, un mouvement de masse" (Le Monde du 21 juin 2003) Gilles Paris fait état de "sympathisants" du Hamas stipulant que le radicalisme du mouvement islamique se justifierait par le "radicalisme d'Israël" en donnant pour preuves différentes dates qui montreraient une "concomitance" entre les "assassinats de chefs militaires et des initiatives diplomatiques ou bien des discussions inter-palestiniennes prometteuses."

Parmi ces dates, celle du 10 juin est mise en avant, lorsque le numéro 2 du Hamas a failli être tué. Or, ce qu'omet de rappeler Gilles Paris, il se trouve que durant les jours précédant cette date, précisément à la Pentecôte, un communiqué commun, entre le Tanzim lié au Fatah d'Arafat, le Djihad islamique et le Hamas, dénonçait les résultats de la rencontre entre Sharon et le nouveau Premier ministre palestinien et démontrait ce refus par l'assassinat de 5 soldats israéliens.

Le fait que cela soit des soldats et non des civils ne réduit en rien cet acte qui ne pouvait pas laisser l'armée israélienne inerte. Et il montre bien tout au contraire qu'en toile de fond, il existe un front du refus palestinien refusant le fait même israélien et non pas seulement sa présence dans les "territoires occupés".

Dans l'analyse des causes Gilles Paris devrait donc également se pencher sur l'idéologie même du Hamas, (et non pas seulement sur sa pratique terroriste ou l'attitude de retenue qu'a eu Israël à son propos pendant toute une période)-, car, à l'instar des grands courants démagogiques ayant secoué le siècle dernier (les partis léninistes et nazis étaient eux aussi des "mouvement de masse"), le Hamas promet non seulement d'en finir avec l'Etat "juif" mais également de détruire à travers lui les prémisses d'une modernité qui permettrait par exemple à chaque palestinien de choisir ses liens d'appartenance internes et externes plutôt que de les voir lui être imposés. Lorsqu'une bombe explose dans un bar, ou une discothèque, cela veut également dire que dans une Palestine intégralement "libérée" par le Hamas et consorts aucun de ces endroits ne pourraient exister, même pas en rêve.

*


Autres éditoriaux

Atrom Connexion